22 mars 2012

Alabama Song - Gilles Leroy


Gilles Leroy est un auteur masculin qui s’invite dans la peau de Zelda Scott Fitzgerald, femme du célèbre écrivain. J’avais déjà été bluffée par le talent de Gilles Legardinier à s’immiscer dans la tête et la vie d’une jeune fille dans Demain J’arrête ! C’est aussi de manière incroyable que Gilles Leroy nous peint la vie de cette femme complètement désinhibée de la société dans laquelle elle vit.

Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, 'Belle du Sud', rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du tout New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes...

L’histoire, ou la biographie fictive de cette dame prend toute sa puissance à travers le style utilisé. On a une réelle impression des sentiments vécus et éprouvés par les protagonistes. Une invention ? Oui mais on y croit totalement. C’est même l’inverse. On peut trouver ça étonnant de se rappeler que ce n’est que l’imagination tirée de quelques connaissances de l’écrivain. On aurait aimé avoir l’avis de Zelda sur ce roman. Sa folie ressemblait-elle à celle représentée ? Ce portrait est à la fois émouvant, prenant par son rythme et l’intensité des émotions données autour des moments vécus par cette femme. On perçoit ses faiblesses, sa singularité, sa vivacité, son désespoir, sa déchéance. Une femme en avance sur son temps qui se sentait sauvage et libre.  Pour résumer c’est le plongeon d’une femme dans les « années folles », vers les abimes d’une vie excessive et contrariée.

Du fait que ce soit une œuvre fictive on peut être un peu troublé. Certes il faut savoir accepter l’imagination de l’auteur. Cependant il le fait avec un tel talent qu’on se laisse totalement prendre et qu’on ressort bouleversé par ces deux pervers narcissiques que peuvent être Scott et Zelda Fitzgerald. Un prix Goncourt 2007 amplement mérité.

Prix : 5,89€
Appréciation ***



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